Oeil-de-Nuit
J'avais envie d'un coup de neuf. Pas trop de différences, mais quelques touches. Moins chargé; plus lisible.
L'Espagne ne m'a pas séduite. Le littoral détruit par les travaux et la saleté. Les prostitués qui "travaillent" en plein après-midi. La chaleur, étouffante. Et dire que je visitais un coin authentique... Seuls les Espagnols m'ont réellement plu; ouverts, accueillants... Lorsque les bâtiments n'étaient pas en lambeaux, j'étais folle de l'architecture. J'apprécie vraiment les couleurs des maisons espagnoles. Quant à la cuisine, je ne lui trouve guère de charme. Trop mangé asiatique, trop longtemps?
Enfin, j'ai tout de même capturé de beaux décors. J'ai faillit prendre en photo les (nombreux) lieux abîmés, bétonnés et plein de déchets, mais je voulais conserver un beau souvenir du pays. Je me souviendrais de Gaudhi.
Le temps file doucement, je fais les cartons. Encore. Il faut préparer les affaires de cours, les vêtements de service et ceux du quotidien. Ne pas oublier le fer à repasser, obligatoire pour la bonne tenue exigée au travail. Quelques livres? Oui, une saga. L'Assassin Royal et Oeil-de-Nuit, pour ne pas perdre leur souffle. Si précieu.
En Espagne, ma petite soeur m'avait demandé une histoire. J'ai tout improvisé sur le moment et, telle une araignée, j'ai bâtie en quelques minutes la toile du récit.
Tignasse, le petit garçon aux cheveux emmêlés, plongé dans une aventure et contraint par le destin. Angèle, la femme-chevalier à l'épée éléctrique et au visage glacé. L'Ours, le petit géant broussailleux secrètement amoureux. Appât, le chien contorsionniste dont la bave acide détruit n'importe quel matériaux.
Drôles de sentiments procurés. Je parlais, j'inventais, et je voyais le visage de mon auditeur faire écho à mon récit; mine triste, bouche rieuse, yeux brillants, sourcils froncés...
Conteuse?
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